Genre : Autres
Type : Livres
Langue : Français
Nombre de pages : 99
Editeur : Sas
La caricature tient un rang effacé dans l’histoire, peu d’écrivains s’étant préoccupés de ses manifestations ; mais aujourd’hui que l’érudit ne se contente plus des documents historiques officiels, et qu’il étudie par les monuments figurés tout ce qui peut éclairer les événements et les hommes, la caricature sort de sa bassesse et reprend le rôle qu’elle fut chargée de jouer de tout temps. La caricature est avec le journal le cri des citoyens. Ce que ceux-ci ne peuvent exprimer est traduit par des hommes dont la mission consiste à mettre en lumière les sentiments intimes du peuple. Quelques-uns trouvent la caricature violente, injuste, taquine, hardie, turbulente, passionnée, menaçante, cruelle, impitoyable. Elle représente la foule. Et comme la caricature n’est guère significative qu’aux époques de révolte et d’insurrection, s’imagine-t-on dans ces moments une foule tranquille, raisonnable, juste, équitable, modérée, douce et froide ? C’est un art grossier, cynique, un art sans art, curieux pourtant comme expression des sentiments de révolte d’un peuple qui se réveille. Du onzième jusqu’à la fin du dix-huitième siècle, je constate de curieux monuments laissés par la caricature, je ne vois pas le caricaturiste.